Il Ballo

« Les contrastes ont le don d'émouvoir notre âme, et que tel est le but de la bonne musique, ainsi que l'exprimait Boèce »
Claudio Monteverdi (Combattimento di Tancredi e Clorinda).

Dans cette période transitoire qui s’écoule entre la fin de la Renaissance et le début de l’ère Baroque se précisent des évolutions de la pensée et de la représentation du monde dont nous sommes les héritiers.

C’est dans l’expression des passions qu’il faut rechercher le principe moteur et unificateur de la spécificité du Baroque. Dans cette perspective de l’émouvoir, la musique va se délecter dans l’invention de codes pour traduire littéralement le mouvement intérieur de l’âme, dénominateur commun des passions humaines. L’amour, la haine, la crainte, l’effroi, la jalousie… vont tour à tour trouver leur correspondance musicale et charger d’affects le plus abstrait des arts.

Réunissant en une délicate alchimie une pléiade de musiciens talentueux, l’ensemble Il Ballo explore en 6 concerts ce moment charnière où la musique devient le miroir intérieur de l’homme. Des moments sublimes et fascinants se joueront là !


De la perfection de la musique moderne,
le passage de la Renaissance au Baroque en Italie

« Ensemble Il Ballo emballant ! Un feu d’artifice baroque de très haute volée ! » 
L’éclaireur du Gâtinais et du Centre.

En Italie, les dernières décennies du XVIe siècle voient naître une transformation notable dans la façon d’écrire la musique savante. Le contrepoint franco-flamand, école qui régnait en maître sur la musique européenne depuis la deuxième moitié du XVe siècle, perd progressivement son hégémonie, et reste marquée par la disparition, l’année 1594, de deux de ses plus illustres représentants : Roland de Lassus et Giovanni Perluigi da Palestrina.

Durant cette même décennie, à Venise, Orazio Vecchi et Adriano Banchieri mêlent musique et théâtre dans leurs Comédies Madrigalesques, tandis que Giovanni Gabrieli conduit violons, violes, cornets et sacqueboutes dans le giron de la musique sacrée, jusque-là prohibés par l’Église. Conjointement, à Florence, les compositeurs Emilio de Cavalieri, Jacop Peri ou Giulio Caccini mettent en lumière le style récitatif au détriment du contrepoint, renouvelant considérablement l’esthétique musicale au seuil du XVIIe siècle.

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