Jean-Charles Ablitzer, organiste - Artiste associé depuis 2005

« Le jeu volubile et fervent de Jean-Charles Ablitzer, nous mène directement vers l'illumination. »
Classiquenews.com, Philippe Alexandre Pham
mardi 21 juillet 2009

La musique baroque a fait l’objet depuis près de quarante ans d’un intense mouvement de redécouverte d’œuvres inconnues et des principes d’interprétation historiquement informés (recherche des manuscrits originaux, des instruments d’époque, des effectifs d’origine, du style d’interprétation…).

Ce mouvement de retour au baroque s’est attaché tout particulièrement à retrouver le son originel. Pour Philippe Beaussant, c’est la « recherche du son, de la couleur du son, de la vérité du son, de la vérité sonore d’une œuvre » qui importe vraiment.

Dans les années 70, alors que le répertoire d’orgue ancien se jouait sur des instruments inadaptés et que les instruments antérieurs au XVIIIe siècle sont meurtris, quelques organistes « pionniers » redonnent vie à un patrimoine oublié. Ils explorent les répertoires en redécouvrant les principes d’interprétation et révèlent au public des pages majeures de la mémoire musicale.

Ainsi, grâce à la restauration scrupuleuse des orgues d’époque et la construction d’instruments typés, les organistes ont retrouvé progressivement les sonorités adaptées aux différentes littératures européennes des XVIIe et XVIIIe siècles.

C’est dans ce contexte que l’organiste de renommée internationale, Jean-Charles Ablitzer a initié à Belfort et à Grandvillars la construction d’instruments aux esthétiques sonores affirmées :

Depuis 2006, le festival Musique et Mémoire s’est engagé dans un compagnonnage au long cours avec Jean-Charles Ablitzer permettant de créer un écrin dramatique adapté à l’univers sonore de ce patrimoine exceptionnel, où les voix, les instruments, la mise en lumière font écho aux émouvantes musiques de Correa de Arauxo, Frescobaldi, Praetorius, Buxtehude, Bach….

Le festival Musique et Mémoire a également produit plusieurs productions discographiques réalisées sur des instruments de grande qualité. 

Nourrie par un travail éditorial inspiré de l’artisanat d’art, chaque publication est richement mise en scène afin de rechercher la meilleure adéquation entre la réalisation musicale et l’objet qui la porte.

Rareté et exigence du contenu musical, design de l’objet, richesse des textes et des illustrations… Tout concourt à faire de chaque publication un objet unique et précieux.

Auch auff Orgeln

Michaël Praetorius (1572-1621), motets et danses

transcriptions de Johann Woltz (1617), Jean-Charles Ablitzer et Friedrich Wandersleb

Orgue historique Esaias Compenius 1610 du château de Frederiksborg (Danemark)

Commande du duc Heinrich Julius de Braunschweig-Lüneburg, l’orgue à tuyaux de bois du château de Frederiksborg est né de la complicité artistique entre le facteur d’orgues et d’instruments de la cour de Wolfenbüttel Esaias Compenius et le maître de chapelle Michael Praetorius. Quatre cents ans plus tard, cet enregistrement célèbre les retrouvailles de ces personnalités d’exception avec cette œuvre d’art universelle.

2009, Digibox, 69’48 mn, livret de 54 pages en quadrichromie, texte français, anglais et allemand

Gröningen 1596 
Célèbre rencontre d’organistes

Hieronymus Praetorius (1560-1629), Hans Leo Hassler (1564-1612) et Michaël Praetorius (1572-1621)

Orgue historique Fritzsche (1622) / Treutmann (1728) de l’église St. Levin de Harbke (Allemagne, Saxe-Anhalt)

Le 2 août 1596 au château de Gröningen, près d’Halberstadt. 53 organistes, titulaires de tribunes prestigieuses, sont venus de toute l’Allemagne pour expertiser et inaugurer l’instrument que le duc Heinrich Julius de Braunschweig-Lüneburg, évêque d’Halberstadt, a commandé quatre ans plus tôt au facteur d’orgues David Beck. Avec ses 59 jeux de métal, il constitue une encyclopédie sonore exceptionnelle, imitant parfaitement tous les instruments et propice aux mélanges les plus surprenants. Parmi les participants, seuls Hans Leo Hassler, Hieronymus Praetorius et Michael Praetorius ont laissé des œuvres imprimées.

2010, Digibox, 71’24 mn, livret de 92 pages en quadrichromie, texte français, anglais et allemand

Sebastián Aguilera de Heredia (1561-1627)

L’œuvre d’orgue

Orgue historique Juan de Apecechea (1684) reconstruit en 2006 par Claudio Rainolter et Christine Vetter de l’église San Salvador de Salvatierra de Esca (Espagne, province d’Aragon) 

Lié aux innovations techniques de la facture d’orgue à la fin du XVIe siècle, l’œuvre de Sebastián Aguilera de Heredia se montre d’une modernité surprenante par un emploi fréquent du contraste sonore et surtout par l’audace rythmique et la recherche harmonique de ses compositions. Tourné vers l’avenir, ce musicien peut être considéré comme le chef de file de l’école d’orgue aragonaise et le premier compositeur propagateur, si ce n’est inventeur, d’un nouveau style d’écriture, le tiento de medio registro, peu avant le génial Correa de Arauxo. 

En portant pour la première fois au disque l’œuvre de Heredia dans son intégralité, cette publication apporte un témoignage essentiel pour la connaissance de la pratique de l’orgue en Espagne à l’aube du Baroque.

2013, Digipack, 74’, livret en quadrichromie, texte français et anglais

Siglo de Oro

Orgue espagnol Joaquín Lois Cabello – Christine Vetter (2018) de l’église Saint-Martin de Grandvillars (France, Territoire de Belfort)

Débutant vers l’année 1492 avec la fin de la Reconquista et le premier voyage de Christophe Colomb vers le nouveau monde, le Siècle d’Or coïncide avec l’essor politique et le déclin de la dynastie des Habsbourg. Cette période se traduit par un immense rayonnement culturel de l’Espagne en Europe. Bénéficiant de cette vitalité, l’orgue ibérique, avec ses sonorités flamboyantes et contrastées, invente ses formes caractéristiques telles que le tiento, les diferencias ou encore la batalla. De Cabezón, organiste à la cour de Charles Quint, à Cabanilles, dernier grand compositeur de cette époque faste, cet album illustre l’incomparable beauté d’un art mariant avec séduction, éléments savant et populaire.

2019, Digibox, 2 CD, CD 1, 67’32 – CD 2, 64’45,  livret de 72 pages en quadrichromie, texte français, anglais et espagnol

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