Vendredi 13 juillet, 21 h – Basilique Saint-Pierre de Luxeuil-les-Bains

31 janvier 2019 Non Par admin


Orfeo, favola in musica

Claudio Monteverdi (1567-1643)

17 h > répétition publique

Réservation conseillée
20 €, 5 € (réduit), 15 € (adhérents Musique et Mémoire et de la MGEN)



Ensemble Les Timbres
Orfeo : Marc Mauillon, baryton
La Musica, Euridice : Elodie Fonnard, soprano
La Messaggiera, Speranza, Proserpina : Luciana Mancini, alto
Pastor, Ninfa : Paul-Antoine Bénos, contre-ténor
Appolon, Pastor, Spirito : Nicholas Schott, ténor
Pastor, Spirito : Victor Sicard, baryton
Caronte, Plutone : Lisandro Abadie, basse

Elise Ferrière et Kenichi Mizuuchi, flûte à bec
Odile Edouard et Maite Larburu, violon
Yoko Kawakubo, alto
Myriam Rignol, viole de gambe
Thibaut Roussel, théorbe et guitare baroque
Vincent Bernhardt et Julien Wolfs, clavecin et orgue

Emmanuel Ménard, mise en espace

« Monteverdi se trouve à Milan, et loge chez moi ; […] Il m’a montré les vers et fait entendre la musique de la fable que Votre Altesse a fait représenter ; tant le poète que le musicien ont si bien dépeint les passions de l’âme qu’il n’est pas possible de faire mieux. La Poésie est belle dans son invention, encore plus belle dans sa disposition, excellente dans l’élocution ; mais on ne pouvait s’attendre à moins d’un bel esprit comme M. Striggio. Quant à la Musique, tout en respectant ses convenances, elle sert si bien la Poésie, qu’on ne pourrait en attendre de meilleure. » (22 août 1607, lettre de Cherubino Ferrari, Milan, au Duc Vincenzo Gonzaga, Mantoue)

Voici un ouvrage à marquer d’une pierre blanche. D’abord parce qu’il est un chef-d’œuvre, mais aussi parce qu’il est le premier véritable opéra de l’histoire. D’emblée, l’Orfeo réalise une fusion parfaite entre le théâtre et la musique, incarnant une sorte d’idéal vers lequel tendront la plupart des grands compositeurs d’opéras. Dans une Florence pétrie par la Renaissance et s’ouvrant tout juste au XVIIe siècle, Claudio Monteverdi réunit, dans une pièce de forme nouvelle, tous les moyens musicaux à sa disposition. La synthèse est éblouissante, avec des airs tour à tour chantés ou déclamés, des danses gorgées de musique, des ensembles agrestes, de bouleversantes déplorations chorales, sans oublier un orchestre tout entier au service du drame, apte à peindre tout ce qu’Orfeo décrit, raconte, suggère : décor bucolique, voûtes célestes, porte des Enfers… Enfin, toutes les émotions s’y déclinent : joie, effroi, chagrin, espoir, allégresse – passions transcendées par Orphée lui-même lorsqu’il accède au ciel. Car la Musique, nous dit le Prologue, a le pouvoir « d’attirer les âmes des hommes vers les cieux ».

L’Orfeo de Monteverdi est une Favola in musica (fable en musique) en un prologue et cinq actes. Le livret, d’Alessandro Striggio, s’appuie sur le mythe d’Orphée tel qu’il est raconté dans les Métamorphoses d’Ovide et sur des passages des Georgiques de Virgile. L’œuvre est créée au Palais Ducal de Mantoue le 24 février 1607.

L’œuvre connut un succès retentissant à sa création. La partition est imprimée en 1609 et rééditée en 1615 par Monteverdi lui-même à Venise, ce qui est exceptionnel.

Après deux siècles de repos, la première représentation moderne fut donnée en 1904 dans une adaptation abrégée de Vincent d’Indy à la Schola Cantorum de Paris !

L’action se passe dans la campagne de Thrace et dans les enfers.

Piquée par un serpent le jour même de ses noces, Eurydice décède. Orphée, son mari, fou de douleur, n’accepte pas son tragique destin et décide d’aller la rechercher dans le royaume des morts. Pluton, qui règne sur les Enfers, se laisse convaincre mais pose une condition au retour d’Eurydice sur terre : lors de la remontée du monde souterrain, Orphée ne devra pas poser son regard sur son épouse. La gageure semble accessible et Orphée se réjouit d’avance. Mais, lors de la remontée un terrible doute s’empare de son esprit : Eurydice le suit-elle ? Il se retourne et perd a jamais son aimée : Eurydice disparaît définitivement. Afin d’atténuer la douleur d’Orfeo, son fils, Apollon l’invite à rejoindre le Ciel d’où il pourra contempler l’image d’Eurydice parmi les étoiles.

La version proposée par l’ensemble Les Timbres n’est qu’une des possibles formes qu’a pu connaître l’œuvre à l’époque par sa grande diffusion à travers l’Europe.

Un Orfeo intime, sublime et fascinant !

En amont de cette production, le festival Musique et Mémoire a déployé, de mars à avril 2018, un vaste programme de sensibilisation et de médiation autour du mythe d’Orphée à destination des écoles de musique et de 4 médiathèques.